Article de presse, pubier le 24/09/2009
Une combinaison expérimentale de deux vaccins contre le virus du sida aurait permis de réduire de 32% le risque d'infection des patients. Un essai vaccinal qui offre des résultats encourageants pour les chercheurs.
Un vaccin expérimental, agrégat de deux vaccins antérieurs dont l'un élaboré par Sanofi Pasteur, réduit d'un tiers le risque d'infection par le virus VIH, annonce le laboratoire français et des chercheurs américains et thaïlandais.
Ce vaccin combine l'Alvac HIV de Sanofi Pasteur et l'Aidsvax, un vaccin mis au point par VaxGen qui s'était révélé auparavant inefficace seul. Il est maintenant la propriété de l'association à but non lucratif Global Solutions of Infectious Diseases (GSID).
Ce cocktail vaccinal a réduit de 32% le risque d'infection par le VIH au terme d'un test pratiqué durant six ans sur 16 000 volontaires thaïlandais hétérosexuels qui ne présentaient pas de risque particulier d'infection par ce virus, ont précisé les chercheurs.
"Bien que modeste, la réduction du risque d'infection par le VIH est statistiquement significative", a déclaré de son côté Michel DeWilde, senior vice-président Recherche & Développement de Sanofi Pasteur dans un communiqué.
"Il s'agit de la première démonstration concrète, depuis la découverte du virus en 1983, qu'un vaccin contre le VIH peut un jour devenir une réalité", a-t-il ajouté.
Sanofi a précisé que les résultats complets de l'essai de phase III seront présentés lors de la conférence internationale AIDS Vaccine 2009 qui se tiendra à Paris le 20 octobre prochain.
Efficacité préventive uniquement
Les résultats assez inattendus du cocktail déconcertent les chercheurs qui affirment ne pas savoir pourquoi cette combinaison de vaccins fonctionne alors que l'Aidsvax seul n'agissait pas.
"Nous avons eu 74 infections dans le groupe placebo et 51 dans le groupe vaccin", a expliqué lors d'un entretien téléphonique le docteur Jerome Kin, un colonel de l'armée américaine de l'institut de recherche de l'armée Walter Reed du Maryland.
"Moi-même, comme d'autres, nous n'aurions pas parié grand chose sur son degré d'efficacité", a rajouté le docteur Anthony Fauci, de l'Institut national américain des allergies et maladies infectieuses (NIAID). "Néanmoins, nous sommes allés de l'avant avec le test et c'était sujet à controverse".
Le test a également permis de déterminer que le vaccin est assez efficace en matière de prévention mais ne pouvait rien une fois que le virus avait pénétré l'organisme.
En effet, les personnes qui ont reçu le vaccin et qui ont néanmoins été contaminées ont eu autant de virus dans le sang et autant d'atteinte à leur système immunitaire que des malades du VIH qui n'avaient pas été vaccinés.
"Même si le degré de protection que nous avons observé est réellement modeste, l'étude est une avancée scientifique majeure", poursuit Jerome Kim. "C'est la première fois qu'on constate que le développement d'un vaccin sûr et efficace est possible. Même si nous n'avons pas toutes les réponses actuellement, cela a des implications importantes pour l'avenir de la conception des vaccins VIH".
Selon les Nations unies, le virus du Sida a tué 25 millions de personnes à travers le monde depuis sa découverte dans les années 1980.